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THOMAS LE RIMEUR

qu’elle sera pleine. Il y a trente ans que, pendant un sermon qui avait attiré une assemblée nombreuse, il tomba un morceau de plâtre de la voûte. L’alarme devint universelle, et heureux les fidèles qui se trouvèrent les plus voisins de la porte. J’espère, pour la conservation d’un des plus beaux monumens de l’architecture saxo-gothique, que la prédiction de Thomas ne s’accomplira pas de long-temps.

Corspatrick (Côme Patrick), comte de March, mais prenant plus souvent le titre de comte de Dunbar, joua un rôle important pendant la guerre d’Écosse sous Edouard <span title="Nombre Ier écrit en chiffres romains" style="text-transform:uppercase;">Ier.

Comme Thomas d’Erceldoune avait fait à ce seigneur la prédiction de la mort d’Alexandre, j’ai cru devoir l’introduire dans la ballade suivante. Tous les vers prophétiques sont tirés du recueil publié par M. Hart.


I.

Lorsque sept années se furent écoulées, un jour que le soleil brillait sur le lac et la rivière, Thomas se retrouva sur les bords de l’Huntlie, comme s’il se réveillait après un songe.

II.

Il entendit les pas bruyans d’un coursier ; il vit étinceler une armure ; un vaillant chevalier se dirigeait d’une course rapide vers l’arbre d’Eildon.

III.

C’était un chevalier de grande taille et qui semblait de la race des géans ; il piquait les flancs de son palefroi avec des éperons d’or d’une forme élégante.

IV.

— Sois le bienvenu, dit-il à Thomas, sois le bienvenu ; révèle-moi quelque étrange merveille.

Thomas répond : — Que le Christ veille sur toi, brave Corspatrick, généreux comte de Dunbar ; sois trois fois le bienvenu)

V.

Descends près de moi, brave Corspatrick, et je te découvrirai trois grands malheurs qui menacent la belle