Page:Oeuvres de Walter Scott,Tome I, trad Defauconpret, 1830.djvu/438

Cette page n’a pas encore été corrigée

la victime des fautes de ses Chefs. Pars, Braco ! porte notre message au comte de Mar.

— Sire, j’y vole ! Mais je crains qu’avant d’avoir franchi le coteau la bataille n’ait été donnée.

Il tourne bride ; son coursier bondit, et effleure le gazon d’un pied dédaigneux pendant que le prince retourne dans son palais.

XXXIII.

Le roi Jacques n’était plus d'humeur ce jour-là d'écouter les concerts des ménestrels et de briller au festin. Les courtisans prirent de bonne heure congé du monarque et les chants furent bientôt interrompus. La soirée ne fut guère moins triste pour la ville : les bourgeois s’entretenaient de discordes civiles, des clans rebelles des montagnes, de Moray, de Mar et de Roderie près d’en venir aux mains. Ils déploraient aussi le sort de Douglas plongé dans une tour où jadis le vaillant comte William fut... A ces mots on se taisait en posant un doigt sur les lèvres ou en montrant la pointe d’une épée.[1]

Cependant vers le crépuscule, des cavaliers harassés de fatigue arrivèrent de l'ouest, et furent introduits au château : le bruit se répandit qu’ils portaient la nouvelle d’un combat livré sur les bords du loch Katrine : l’action avait duré depuis midi, disait-on, jusqu’au coucher du soleil. Cette nouvelle agita toute la ville jusqu’à ce que la nuit eût arboré sur le faite des toits ses noires bannières.

  1. Le comte William de Douglas fut poignardé par Jacques II dans le château de Stierling.