Page:Oeuvres de Walter Scott,Tome I, trad Defauconpret, 1830.djvu/429

Cette page n’a pas encore été corrigée

XVIII.

— Approche, Bayard, approche. — Le coursier obéit en arrondissant sa crinière avec grâce : le feu de son regard, et le mouvement de ses oreilles expriment la joie que lui cause la voix de son maître. Fitz-James ne met ni le pied sur l’étrier ni la main sur le pommeau de la selle; mais, saisissant la crinière, il se détache légèrement de la terre, et, appuyant son éperon sur les flancs de Bayard, aiguillonne son ardeur impétueuse.

Le coursier bondit sous son cavalier, et, rapide comme la flèche, s’élance avec lui dans la plaine. Ils traversèrent les flots du torrent, et gravirent la hauteur de Carhonie. Le chevalier ne ralentit point le galop de son cheval, et ses écuyers le suivaient à toute bride. Ils cotoient les rives du Teith, et défient la vitesse de ses vagues. Torry et Lendrick sont déjà dépassés ; Deanstown reste bien loin derrière eux ; les tours de Donne s’élèvent, et disparaissent derrière un taillis lointain. Blair-Drumont voit jaillir l'étincelle sous les pieds des chevaux ; ils voient comme le vent à travers Ochtertyre. Le sommet de l’antique Kier n’a brillé qu’un moment à leurs yeux. Ils se précipitent au milieu de tes ondes bourbeuses, ô sombre Forth ! et atteignent le rivage opposé après bien des efforts. Ils laissent à leur gauche les rochers de Craig-Forth, et bientôt le boulevard de la Calédonie, Stirliixg et, ses noires tours, leur montrent le terme de leur voyage.

XIX.

Au milieu du sentier pierreux qui conduit au château, Fitz-James raccourcit les rênes de son coursier; il fait un geste à son écuyer, qui aussitôt va saisir son étrier :

— Devaux, lui dit-il, vois-tu ce vieillard de haute stature, et dont l’aspect annonce l’indigence ? remarque comme ses pas sont assurés , avec quelle activité il presse sa marche et gravit la montagne ! Sais-tu d’où il vient, et qui il est ?

— Non, ma foi ; c’est probablement quelque campa-