Page:Oeuvres de Walter Scott,Tome I, trad Defauconpret, 1830.djvu/409

Cette page n’a pas encore été corrigée

maintenant, quoique ses modulations fussent moins pures et plus rudes, ses accens avaient encore une douceur et une mélodie étranges.

XXII.
LA ROMANCE DE BLANCHE.

— Dors, disent-ils, pauvre étrangère !
Invoque un ange tutélaire
Pour rendre le calme à tes sens,....
— Puis-je ici fermer ma paupière
Ou prononcer une prière
Dans la langue de mes tyrans !

Dans le vallon qui m’a vu naître
Le doux sommeil viendrait peut-être
Verser sur mon front ses pavots ;
Aux lieux où le Devan murmure
Ma voix, du Dieu de la nature,
Obtiendrait l'éternel repos.

Je me souviens du jour de fête
Où ma nourrice sur ma tête
Mit un voile mystérieux,
Et me dit : Jeune fiancée,
Allons au temple ; l’hyménée
Va combler enfin tous tes vœux.

Hélas ! fatale confiance !
Un sourire de l’espérance
M’a coûté des pleurs bien amers !
Tout mon bonheur n’était qu’un rêve :
Un cri de mort soudain s’élève ;
Je me réveille dans les fers.

XXIII.

— Quelle est cette femme ? demanda Fitz-James ; que signifie sa romance ? que fait-elle sur ces hauteurs ? Son manteau flottant ressemble aux ailes étendues du héron solitaire qui plane à l'approche du crépuscule sur une source enchantée.

— C’est Blanche de Devan, répondit Murdoch ; c’est