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l’antique Dunfermline annoncer la fête de l’hymen. —

XVI.

Le ménestrel cessait de chanter , lorsqu’un étranger se présenta dans la grotte sauvage : sa démarche guerrière, son noble aspect, son habit de chasseur en drap vert de Lincoln, son regard d’aigle, tout en lui rappelle à Hélène le chevalier de Snowdoun. C’était James Fitz-James lui-même !

Hélène parut livrée à l’illusion d’un songe, et dans sa surprise elle put à peine retenir un cri.

— O étranger ! quel hasard funeste vous amène ici dans cette heure de péril ?

— Hélène peut-elle appeler funeste le hasard qui me procure le bonheur de la revoir ! Fidèle à sa promesse, mon ancien guide s’est trouvé ce matin au rendez-vous que je lui avais donné ; et il a conduit mes pas dans l’heureux sentier qui mène à cette grotte.

— Heureux sentier ! dit Hélène !… Quoi donc ! il ne vous a rien dit de la guerre, de la bataille qui doit se livrer, des gardes qui occupent tous les passages !

— Non, sur ma foi ! et je n’ai rien vu qui pût me le faire soupçonner.

— Cours, Allan ; va trouver ce guide. Je distingue là bas son tartan… Arrache-lui l'aveu de son dessein, et conjure-le de ne point trahir l’étranger qui se fie à lui. Quelle est donc la pensée qui t’a inspiré, homme imprudent ? Ni l’amour ni la crainte n’auraient jamais pu engager le dernier des vassaux de Roderic à te conduire ici sans que son Chef en fût d’abord informé !

XVII.

— Aimable Hélène, dit le chevalier, ma vie doit m’être chère puisqu’elle mérite ta sollicitude : toutefois la vie n’est pour moi qu’un vain souffle quand l’amour ou l’honneur sont mis en balance avec elle. Que je profite donc du hasard qui nous réunit pour te déclarer avec franchise mon espoir et mes intentions, Je viens pour t’arracher d’un