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Si le sang rougit la main de Richard, dit-elle, ma main est sans tache !

Je te conjure, fantôme de l’enfer, au nom de celui que redoutent les démens, de nous apprendre d’où tu viens, et quel motif t/amène ici. —

XV.
CONCLUSION DE LA BALLADE.

Il est doux, il est doux d’habiter le royaume de la féerie, d’écouter les concerts des oiseaux enchantés, d’assister aux jeux brillans des esprits qui forment la cour de notre monarque et l’escortent à cheval !

Rien n’est resplendissant comme le pays des fées ; mais ce n’est qu’un faux éclat semblable à l’impuissant rayon que le soleil de décembre laisse tomber sur les neiges et les glaces.

— Notre forme, capricieuse et inconstante comme cette lumière des jours d’hiver, fait de nous tour à tour un chevalier, une dame et un nain hideux.

Ce fut pendant une de ces nuits où le roi des fées jouit de la toute-puissance, que je succombai dans un combat criminel. J’étais encore entre la vie et la mort; je me sentis transporter au triste pays des enchantemens.

Mais si une femme courageuse osait tracer trois fois le signe de la croix sur mon front, je pourrais reprendre ma première forme, et redevenir un mortel comme vous.—

Alix ose le faire une première fois et puis une seconde: Alix avait une ame remplie de courage. Le front du nain se rembrunit; la caverne devient de plus en plus obscure.

Alix répète une troisième fois le signe mystérieux, et voit apparaître aussitôt le plus beau chevalier de l’Ecosse : c’était son frère , c’était Ethert-Erand !

Il est doux d’habiter sous le vert feuillage des bois quand la grive et le merle unissent leurs joyeux ramages; mais il est plus doux encore d’entendre toutes les cloches de