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dans le ciel. — Pourquoi m’aurait-il recommandé, si le soir ne nous ramène pas mon père, d’aller au temple de Gambus-Kennetts et de m’y faire connaître ? Hélas ! il se rend au pied du trône d’Ecosse , pour y racheter la liberté de ses amis au prix de la sienne... Il va faire ce que j'aurais fait moi-même si le ciel avait donné à Douglas un fils au lien d’une fille.

XI.
ALLAN.

— Non, ma chère Hélène , non ; ton père a voulu dire que, si quelque événement imprévu retarde son retour , ce temple révéré sera le lieu où nous pourrons le rejoindre. Sois persuadée que Douglas est en sûtreté, quant à Malcolm Grœme.... (que le ciel bénisse son nom glorieux !) mon songe peut être vrai, sans prédire rien de funeste ; mes révélations prophétiques m'ont-elles jamais abusé ? Souviens-toi de l’étranger de l'île solitaire et des accords mélancoliques de ma harpe, qui nous annoncèrent cette fatale guerre : mes présages de malheur se sont vérifiés; dois-tu douter de ceux qui nous promettent une meilleure fortune ? Que n’avons-nous déjà quitté cette grotte sinistre ! Le malheur habite toujours les lieux qu’ont fréquentés les fées malfaisantes… Je me rappelle une histoire miraculeuse qui en est la preuve... Chère Hélène, bannis cet air de tristesse ! Ma harpe avait autrefois la vertu de charmer tes chagrins.

— Allan, tu le veux ; je t’écoute : mais puis-je arrêter mes larmes involontaires ?

Le ménestrel préluda sur sa harpe, et commença sa ballade ; mais le cœur d’Hélène était distrait par d'autres pensées.

XII.
LA BALLADE.
ALICE-BRAND.

Quoi de plus doux que d'erre dans la verte forêt,