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LE ROI DU FEU

XVII.

Il redescend dans la caverne, et y veille toute la nuit en écoutant le sifflement lointain des vents ; mais rien d’extraordinaire ne frappe son oreille ou sa vue ; la flamme continue à brûler sur l’autel solitaire.

XVIII.

Les prêtres murmurent ; le soudan s’étonne de plus en plus pendant qu’ils chantent leurs airs magiques. On cherche encore sous les vêtemens d’Albert, et l’on trouve sur son sein le signe de la croix qu’y avait imprimé son père.

XIX.

Les prêtres s’efforcent de l’effacer, et y parviennent avec peine ; l’apostat retourne dans l’antre mystérieux ; mais en descendant il croit entendre quelqu’un qui lui parle à l’oreille : c’était son bon ange qui lui disait adieu.

XX.

Ses cheveux se hérissent sur sa tête, son cœur s’émeut et s’agite ; il recule cinq pas, hésitant de poursuivre sa route ; mais son cœur était endurci…. et bientôt le souvenir de la fille du mont Liban étouffe tous ses remords.

XXI.

À peine a-t-il dépassé le premier arceau de cette voûte souterraine que les vents soufflent des quatre points du ciel ; les portes de fer s’ébranlent et gémissent sur leurs gonds ; le redoutable roi du feu arrive sur l’aile de l’ouragan.

XXII.

La caverne tremble à son approche, la flamme s’élève avec un nouvel éclat ; les explosions volcaniques des montagnes proclament la présence du roi du feu.

XXIII.

L’œil ne peut mesurer sa taille ni distinguer sa forme ; le tonnerre est son souffle, l’orage est sa voix : ah ! sans doute le cœur vaillant du comte Albert s’émut en voyant le roi des flammes environné de toutes ses terreurs.