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jour allaient disparaître lorsqu’il arriva sur les hauteurs de Lanrick, d’où il découvrit l’armée du clan d’Alpine, dont les rangs s’étendaient dans la prairie.

XXXI.

L’aspect de ces guerriers offrait un tableau varié : les uns étaient assis ou debout ; les autres se promenaient à pas lents : mais la plupart, enveloppés dans leurs manteaux , dormaient étendus sur le sol, et pouvaient à peine être distingués des touffes de bruyère, tant les couleurs de leurs tartans se confondaient avec les nuances de la verdure ; çà et là seulement la lame d’une épée, ou le fer d’une lance, jetait une lumière soudaine, semblable à l’éclat passager qui trahit la luciole sous l’ombrage ; mais dès que le panache flottant du Chef fut reconnu dans les ténèbres , les bruyantes clameurs d’un enthousiasme martial ébranlèrent la base de la montagne : trois fois elles s’élevèrent au loin dans la plaine de Bochastle, et trois fois l’écho du lac et des rochers y répondit, jusqu’à ce qu’enfin le silence régna de nouveau avec la nuit.

CHANT QUATRIÈME.
La prophétie.

I.

— La rose a plus d’éclat lorsqu’elle vient d’éclore , et l’espérance brille surtout quand elle naît au milieu des craintes ; la rose est bien plus suave si elle est encore humide de la rosée du matin ; l’Amour a plus d’attraits quand il verse des larmes : beau rosier sauvage, que l’imagina-