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Mère d’un Dieu, c’est pour un père
Qu’une fille éplorée ose espérer en toi,

Ave, Maria !
Ave, Maria !

Ce dur rocher, dans sa grotte sauvage,
Seul de Douglas reçoit les pas errans :
Daigne sourire à mon pieux hommage...,
les palais d’or seront moins éclatans.
A l’air infect de ía caverne obscure
Déjà succède une vapeur plus pure,

Vierge céleste, écoute-moi ;
D’une vierge timide exauce la prière :
Mère d’un Dieu, c’est pour un père
Qu’une fille éplorée ose espérer en toi.

Ave, Maria !
Ave, Maria !

Ce sombre lieu fut la retraite affreuse
Des noirs démons de la terre et des airs :
Sois avec nous, Vierge mystérieuse
Ils vont tous fuir dans le fond des enfers I
Oui, dans mon cœur je sens que ta présence
A réveillé la céleste espérance !

Vierge angélique, écoute-moi ;
D’une vierge timide exauce la prière :
Mère d’un Dieu, c’est pour un père
Qu’une fille éplorée ose espérer en toi.

Ave, Maria !
XXX.

Les derniers accords de l’hymme expiraient sur la harpe... Le chef du clan d’Alpine, dans l'attitude immobile de l’attention, et appuyé sur sa pesante épée, semblait écouter encore. Le page lui fit remarquer deux fois par un geste timide que le jour était à son déclin.

Alors s’enveloppant dans son manteau. — Voilà la dernière fois, oui, la dernière ! répéta-t-il, que Roderic entend la voix de cet ange.

Cette pensée était déchirante... Il descendit vers le rivage, d’un pas précipité, s’élança dans le bateau avec : un air farouche. Déjà le lac est traversé : Roderic presse sa marche du côté de l’occident, et les derniers rayons du