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brave éeuyer : la prairie de Lanric est le lieu du rendez-vous, Le temps presse ;... pars, Malise, pars !

Semblable à l’agile francolin qui fuit la serre cruelle des autours, une nacelle sillonne le lac Katrine. L’écuyer se tient à la proue ; les rameurs font des efforts si rapides, que l'écume soulevée par le premier coup de l’aviron bouillonnait encore sur le sable de l’île lorsqu’ils atteignirent le rivage opposé : mais la nacelle en était encore à douze pieds de distance, que déjà le messager des combats avait franchi légèrement l’espace qui le séparait de la plage.

XIII.

— Vol, Malise , vole ! Jamais la peau fauve du daim ne fut attaché à un pied plus agile[1] Vole , Malise, vole ! Jamais un plus pressant motif ne doubla ta force et ton activité. Gravis sans reprendre haleine la montagne escarpée ; descends de sa crête aérienne comme le torrent impétueux ; traverse d’un pas prudent les fondrières et le sol mouvant des marais ; franchis le ruisseau comme le chevreuil bondissant ; glisse-toi dans la fougère comme le chien du chasseur. La montagne est haute ; mais ne recule pas à la vue de sa pente rapide. Ton front est brûlant, tes lèvres sont desséchées par la soif ; mais ne t’arrête pas auprès de la source. Héraut des combats et delà mort, achève ton message ! Ce ne sont point les traces d’un, cerf blessé que tu suis ; ce n’est point la jeune fille que tu veux atteindre dans le bocage ; tu ne disputes point à tes rivaux le prix de la course : mais le danger, la mort et la gloire t’ont choisi pour leur messager. Vole, Malise, vole !

XIV.

A la vue du symbole fatal, les habitans des chaumières et des hameaux courent aux armes ; les ravins sinueux, les coteaux boisés, envoient leurs valeureux guerriers. Le messager passait sans s’arrêter ; il montrait le signal, nom-

  1. Voyez la note 7