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LE ROI DU FEU

nouvelles tu apportes de la Terre-Sainte ? où en est la guerre sous les remparts de Solime ? que font nos guerriers, la fleur de notre noblesse ?

IV.

— La victoire nous sourit sur les rives du Jourdain ; nous avons conquis Gilead, Nablous et Ramah. Le ciel daigne récompenser la foi de nos chevaliers au pied du mont Liban ; les païens fuient ; les chrétiens triomphent.

V.

Une belle chaîne d’or était entrelacée dans les tresses de ses cheveux ; Rosalie la pose sur la tête blanche du vieux pèlerin : — Bon pèlerin, dit-elle, reçois cette chaîne pour prix des nouvelles que tu as apportées de la Terre-Sainte.

VI.

Mais dis-moi, bon pèlerin, as-tu vu dans la Palestine le vaillant comte Albert ? Lorsque le croissant a pâli devant la croix victorieuse, le comte Albert n’était-il pas le premier des chrétiens au pied du mont Liban ?

VII.

— Belle demoiselle, l’arbre se pare de verdure, le ruisseau promène ses eaux argentées dans le vallon, ce château brave les assaillans, et l’espérance nous flatte et nous séduit : mais, hélas ! belle demoiselle, tout ici-bas ne fleurit que pour mourir.

VIII.

Le feuillage de l’arbre se flétrit, la foudre éclate et consume les murs des châteaux, le cristal limpide des fontaines se trouble, et l’espérance s’envole… Le comte Albert est prisonnier sur le mont Liban !

IX.

Rosalie se procure un cheval rapide comme l’éclair ; elle s’arme d’une bonne et fidèle épée ; elle s’embarque pour la Palestine, résolue d’aller arracher le comte Albert à l’esclavage du soudan.

X.

Hélas ! le comte Albert se souciait peu de Rosalie, le