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LE ROI DU FEU

«Il porte avec lui les bénédictions des mauvais génies, qui sont des malédictions véritables.»
Conte oriental


Cette ballade fut composée à la demandé de M. Lewis pour être insérée dans ses Contes merveilleux. Elle est la troisième des quatre qui forment la série consacrée aux esprits élémentaires. Cependant l’apostasie du comte Albert est presque historique. On lit dans les Annales des croisades qu’un chevalier du Temple, appelé Saint-Alban, passa du côté des Sarrasins et défit les chrétiens dans plusieurs batailles, jusqu’à ce qu’il périt lui-même sous les murs de Jérusalem de la main de Baudouin.


BALLADE

I.

Vaillans chevaliers et belles dames, prêtez l’oreille aux accords de ma harpe ; je vais vous parler d’amour, de guerre et de prodiges ; peut-être, au milieu de votre bonheur, donnerez-vous un soupir à l’histoire du comte Albert de la tendre Rosalie.

II.

Voyez-vous ce château sur le roc escarpé ? Voyez-vous cette jeune beauté les larmes aux yeux ? Voyez-vous ce pèlerin qui revient de la Palestine ? Des coquillages ornent son chapeau il tient un bourdon à la main.

III.

Bon pèlerin, dis-moi, je t’en supplie, dis-moi quelles