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Ramez, vassaux, ramez pour le Chef de nos clans
Et pour le noble pin qui lui sert de bannière ;
Que la rose en bouton de l'île solitaire
Consente à couronner ses rameaux triomphans.

Qu’un jeune rejeton, près du lac de Katrine.
Puisse sortir enfin de ce pin glorieux,
Et sous son ombre un jour réunir nos neveux !
Qu’ils disent comme nous : Honneur au fils d'Alpine.

XXI.

Lady Marguerite accourut sur le rivage avec le joyeux cortège de ses femmes. Leurs cheveux flottaient au gré des vents ; elles élevaient leurs bras aussi blancs que la neige en répétant avec acclamation le nom du Chef. Cependant, inspirée par une prévenance ingénieuse, la mère de Roderic invitait Hélène à venir sur la plage pour recevoir son parent victorieux.

— Hâte-toi, ma fille, disait-elle ; hâte-toi ! Tu portes le nom de Douglas, et tu hésites à venir poser la couronne sur le front d’un vainqueur !

La jeune fille obéissait à regret, et en ralentissant ses pas, à la voix de lady Marguerite, lorsqu’un cor retentit dans le lointain..... Elle s’arrête et se retourne aussitôt.

— Ecoute, Allan-Bane ! s’écrie-t-elle ; j’ai entendu le signal de mon père ; c’est à nous qu’il appartient de guider l’esquif, et d’aller recevoir Douglas.

Elle a dit, et, rapide comme un rayon du soleil, elle a volé vers sa légère nacelle. Pendant que Roderic cherche parmi les femmes de sa mère celle que son cœur préfère, Hélène a déjà laissé l’île derrière elle, et son esquif aborde dans la baie.

XXII.

Il est des sentimens éprouvés par les mortels, qui appartiennent au ciel plus qu’à la terre ; et s’il y a des larmes si pures que les anges n’en versent pas de plus précieuses, ce sont les larmes qu’un tendre père répand sur une fille digne de son amour ; quand Douglas pressa tendrement