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— Nous sommes des fiées, disait-elle, qui habitons les vallées et les montagnes, loin des villes et des châteaux ; nous présidons au cours des ondes, nous dirigeons les tempêtes, ou nous jetons des charmes sur des chevaliers errans. Tandis que d’invisibles ménestrels pincent leurs harpes, voici les vers magiques que nous chantons.

Elle fit alors entendre ces paroles, et une harpe inaperçue remplissait pat ses accords les intervalles de son chant :

XXXI.


CHANT D’HÉLÈNE.


Noble guerrier, dépose ici tes armes ;
Viens te livrer aux douceurs du repos ;
Ne songe plus aux combats, aux alarmes,
A la victoire, aux lauriers des héros.
D’un enchanteur la main mystérieuse
A préparé ta couche en ce château :
Le jour a fui ; sa harpe harmonieuse
Va t’assoupir par un charme nouveau..

Noble guerrier, dépose ici les armes ;
Viens te livrer aux douceurs du repos ;
Ne songe plus aux combats, aux alarmes,
À la victoire, aux lauriers des héros.

Tu n’entendras ni le cri du carnage,
Ni des coursiers les fiers hennissemens,
Ni les vaincus expirant avec rage,
Ni les clairons des guerriers triomphans ;
Mais aussitôt qu’un nouveau jour colore
De pourpre et d’or les coteaux et les cieux ,
L’oiseau s’éveille, et, saluant l’aurore,
Redit aux bois ses concerts amoureux.

Tu n’entendras ni le cri du carnage,
Ni des coursiers les fiers hennissemens,
Ni les vaincus expirant avec rage,
Ni les clairons des guerriers triomphans.