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LE MOINE

Il avait versé plusieurs fois son sang pour la patrie, et les rives du Till avaient été témoins de ses exploits.

VIII.

Salut, lieux ravissans où coulent les ondes limpides de l’Esk ; salut, cimes aériennes des rochers, et vous ombrages inaccessibles aux rayons du soleil.

C’est là que le poète est heureux de s’égarer avec la Muse ; c’est là que la, beauté peut trouver un asile discret pour parler de ses amours !

IX.

Qui n’admirerait la noble architecture de ce château d’où le cor annonce l’arrivée des rois ? Qui ne se plairait sous les noisetiers d’Auchendinny et près de Woodhouselee qu’habite un blanc fantôme.

Qui ne connaît les bocages de Melville, les vallons de Roslin, Dalkeith, asile de toutes les vertus, et Hawthorden, que le nom de Drummond a rendu classique ?

X.

Cependant le pèlerin évite tous ces lieux enchanteurs, et chaque jour il suit le sentier solitaire qui conduit à la ferme incendiée de Burndale.

Ce lieu est d’un aspect triste ; le désespoir seul pourrait s’y plaire ; les murs en ruines semblent menacer de leur chute celui qui s’en approche, et la toiture est noircie par les traces du feu.

XI.

C’était un soir d’été ; les rayons affaiblis du jour arrêtés sur la crête de Carnethy la nuançaient d’une teinte de pourpre.

La coche du couvent annonçait l’heure des vêpres dans les chênes de Newbattle ; à l’hymne de la Vierge céleste se mêlait la voix solennelle de l’airain.

XII.

Le vent apporta les derniers sons de cette harmonie religieuse à l’oreille du pèlerin au moment où il s’avançait dans le sentier accoutumé.