Page:Oeuvres de Walter Scott,Tome I, trad Defauconpret, 1830.djvu/287

Cette page n’a pas encore été corrigée

. 281

gothiques allaient chercher les astres des cieux, les uns étaient enveloppés des ombres, et les autres réfléchissaient les rayons argentés de la lune, qui se jouaient sur leurs vitraux. C’était la seule lumière qu’on voyait, excepté celle de quelques torches que des seigneurs de la cour faisaient porter devant eux en se retirant dans leurs hôtels. Pour révéler son secret au pèlerin, l’abbesse semblait avoir choisi à dessein l’heure la plus solennelle.

XXI.

— Saint pèlerin, dit-elle en commençant, (car il doit être un saint celui dont les pieds ont foulé la terre où se trouve le tombeau du Rédempteur) au nom de l’Eglise, épouse chérie du Christ, daignez prêter une oreille attentive à mes paroles, et ne vous effrayez pas si je suis forcée de vous entretenir d’un amour mondain t l’amour n’est que vanité pour ceux qui ne vivent que de l’espérance du ciel…

Wilton et lord Marmion recherchaient l’alliance de Clara., de la noble famille de Gloster. (Il serait peu digne de la prieure de Withby d’ajouter que je suis de cette même famille.) Lord Marmion, dans un accès de jalousie, dénonça Wilton comme un traître, l’accusant d’avoir eu des intelligences avec Martin Swart 1 lorsque ce général vint soutenir le parti de Simnel. La seule lâcheté, soutenait-il, avait empêché Wilton de se déclarer à la bataille de Stokefield ; et il jeta son gant pour le délier. L’affaire fut portée, selon l’usage, au tribunal du roi. Wilton avoua franchement qu’il avait connu Swart dans le comté de Gueldres, et qu’il avait existé entre eux une correspondance de pure courtoisie ; il offrit même de l’envoyer chercher à son château. Mais, lorsque son messager revint avec ses lettres, quelle fut la fureur de Wilton en y trouvant mêlés des papiers qui appelaient les étrangers en Angleterre et prouvaient qu’il avait trahi la cause de Henry ! il voulut racheter son honneur le fer à la main

(1) Général allemand qui commandait les auxiliaires envoyés par la duchesse de Bourgogne pour soutenir Lambert Simmel. Il fut défait et tué à Stokefield.