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qu’elle ne peut, qu’elle n’ose se faire entendre ; enfin elle prélude avec une simplicité étudiée, et chante cette ballade sur un mode doux et léger :

XII.

LOCHINVAR.

CHANT DE LADY HERON.

Beau Lochinvar, fleur de chevalerie,

Qui ne rendit hommage à ta valeur ?

Qui n’envia le sort de ton amie ?

Qui n’eût voulu te devoir le bonheur ?


Il a volé sur son coursier rapide,

Des ennemis il a percé les rangs,

Gravi les monts et franchi les torrens ;

Honneur, amour, à l’amant intrépide !


De Netherby le gothique manoir

Frappe sa vue au retour de l’aurore ;

Son cœur bondit ! C’est son Eléonore

Que le guerrier aujourd’hui vient revoir.


Soumise, hélas ! aux volontés d’un père,

Eléonore a formé d’autres nœuds,

Et c’est ce soir qu’un hymen odieux

Doit affliger un amant si sincère.


Mais Lochinvar s’avance avec fierté ;

Lâche rival, l’époux de l’infidèle,

Baissant les yeux, à son père irrité

Laisse le soin de venger sa querelle.


— Dans ce château venez-vous en ami,

Dit le vieillard, ou nous porter la guerre ?

Le preux répond : — Votre fille a trahi

Tous les sermens qu’elle me fit naguère.


Mais en Ecosse il est mainte beauté

Qui pour époux m’accepterait encore ;

Je ne viens point troubler votre gaîté ;

Je viens danser avec Eléonore.


Lui dire adieu voilà tout mon désir ;

Regrette-t-on une amante légère ? —

18.

276 MARMION.