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sur son manteau vert, dans les plis duquel il s’était enveloppé. Comme on rêve à son âge, il rêvait de la chasse à travers les forêts et sur les bords des ruisseaux ; il rêvait de faucons ou de meutes, de tournois, de bagues, de gants, ou peut-être de l’amour d’une belle, songe plus doux encore !

Quelqu’un s’approche de lui d’un pas prudent et l’éveille. Il regarde, et croit voir un fantôme qui, moitié dans l’obscurité et moitié éclairé par la lune, se tenait debout devant lui ; un panache flottait sur son casque ; Fitz-Eustace frémit et veut mettre la main sur son épée, lorsqu’il reconnaît la voix de son maître.

XXVIII.

— Fitz-Eustace, lève-toi… J’appelle en vain le sommeil. Le conte de ce villageois me poursuit ; des pensées pénibles ont agité mon sang ; l’air de la nuit pourra le calmer… Je monterais volontiers sur mon coursier pour voir ce chevalier merveilleux. Lève-toi, cher Eustace, va seller mon cheval, et surtout prends bien garde de ne réveiller aucun de mes vassaux. Je ne voudrais pas que ces varias bavards eussent quelque motif de dire, en vidant leurs pots de bière, que j’ai ajouté foi à un semblable conte.

Le seigneur et l’écuyer descendirent à petits pas ; Fitz-Eustace ouvrit la porte de l’écurie, et sella dans l’obscurité le cheval de Marmion, pendant que celui-ci parlait ainsi à voix basse

XXIX.

— Ne te souvient-il pas, mon bon écuyer, d’avoir entendu dire qu’au moment de ma naissance, le saint George qui ornait la chapelle de mon père se laissa choir de son cheval de marbre, comme fatigué d’être en selle ? Les chapelains flatteurs dirent que ce champion me cédait sa monture. Pour vérifier cet augure, je voudrais bien rencontrer le chevalier fantastique. J’aimerais à le combattre pour le forcer à répondre à une question. Mais

16.