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LE CHÂTEAU

triomphe ; car les cendres des maisons du Clydesdale, brûlées par l’armée de Murray, étaient encore fumantes. La rage des factions, les mœurs du siècle et l’outrage qui avait provoqué le meurtrier, le justifièrent pleinement auprès de sa famille. Après un court séjour à Hamilton, cet homme déterminé quitta l’Écosse, et fut se mettre au service de la France, sous les auspices de la maison des Guises, dont il fut probablement bien accueilli comme ayant vengé la cause de leur nièce la reine Marie sur un frère ingrat. De Thou rapporte qu’on essaya de l’engager à assassiner Gaspard de Coligny, l’amiral de France et le bouclier du parti huguenot ; mais on se trompait sur le caractère de Bothwellhaugh. Il ne versait point le sang par l’appât d’un vil salaire, et il repoussa avec indignation les offres qu’on lui fit. Il n’avait point reçu, dit-il, l’autorisation de l’Écosse pour commettre des meurtres en France. Il avait tiré vengeance de ses propres injures, mais jamais rien ne serait capable de le décider à se charger de la querelle d’un autre. (Thuanus, cap. XLVI.)

La mort du régent d’Écosse arriva le 23 janvier 1569. Il a été flétri ou loué par les historiens contemporains, selon les préventions de chacun. Blackwood parle de sa mort comme d’un triomphe. Il ne se contente pas de célébrer le pieux exploit de Bothwellhaugh, « qui, observe-t-il, satisfit avec une once plomb celui dont l’avarice sacrilège avait dépouillé l’église Métropolitaine de Saint-André de sa toiture. » Mais il prétend que Hamilton fut inspiré par le ciel, regardant aussi son évasion comme un miracle divin. ». (Jebb., vol II, p. 263.)

Il est d’autres historiens qui veulent faire de cet assassinat une affaire nationale, et l’attribuer au caractère naturellement perfide des Écossais. (Voyez MURDIN, State Papers, vol. I, page  197.)


A LADY ANNE HAMILTON.

Lorsque la noble race des Hamilton habitait les tours gothiques de Cadyow, la musique, les chants, le vin et de joyeux banquets en bannissaient l’ennui.

Chaque voûte prolongeait les sons mélodieux de la