dogue châtié, tandis que Constance attendait son arrêt, muette et sans verser une larme.
Et cependant l’infortunée aurait bien pu pousser des cris. Elle n’avait que trop sujet d’éprouver l’effroi trahi par sa seule pâleur à la vue de deux niches étroites pratiquées dans l’épaisseur du mur. Le malheureux condamné à franchir ce seuil redoutable ne revoyait plus la lumière du jour.
Quelques racines avec un peu de pain et d’eau sont déposées dans ces demeures de la mort. Deux moines revêtus de l’habit de bénédiction, baissant un œil sauvage et hagard, se tiennent immobiles contre les murs. Ils élèvent dans leurs mains une torche ardente dont la lumière, mêlée d’une épaisse fumée, éclaire l’entrée de chaque cellule ; auprès d’eux sont amoncelés, pour un cruel usage, du ciment, des pierres taillées, et des outils de maçonnerie.
Ces exécuteurs étaient choisis parmi ces hommes qu’une sombre inimitié sépare du genre humain et que la rage et l’envie ont jetés dans le cloître ; il en est encore qui, désespérant de la bonté du ciel, se vouent aux pratiques les plus rigoureuses, espérant par-là effacer les souillures d’un noir forfait ; l’Eglise confia toujours le soin de ses vengeances à de tels hommes, soit qu’un penchant naturel les porte à faire le mal, soit que, par une affreuse superstition, en domptant la nature pour se rendre les exécuteurs des vengeances de l’Église, ils pensent se rendre agréables à Dieu.
On les descendit dans le souterrain sans qu’ils se doutassent en quel lieu ils se trouvaient.
L’abbé aveugle se leva pour prononcer la sentence qui condamnait les accusés à être enterrés vivans ; alors la malheureuse Constante, rassemblant ses forces, essaya