Page:Oeuvres de Walter Scott,Tome I, trad Defauconpret, 1830.djvu/186

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
182
NOTES DU LAI DU DERNIER MÉNESTREL

ensemble, de lever la bannière de Saint-George, d’être amis de Dieu et ennemis de tout le monde ; car si nous ne nous faisons craindre, nous n’aurons rien. — Par ma foi ! répondit sir William Helmon, vous avez raison, et c’est ce qu’il faut faire. — La détermination fut prise tout d’une voix ; on arbora l’étendard de Saint-George, et lorsqu’il fut question de choisir un chef, chacun s’écria : — Soltier ! Soltier ! le vaillant bâtard ! amis de Dieu et ennemis de tout le monde ! —

Note 13. — Paragraphe xxi.

Un gant placé sur le fer d’une lance était l’emblème de la bonne foi parmi les anciens habitans des frontières. Si quelqu’un manquait à sa parole, on élevait ce signe à la prochaine assemblée générale, et on le proclamait — un vilain sans foi. — Cette cérémonie était fort redoutée.

Note 14. — Paragraphe xxvi.

Dans les cas douteux, les lois des frontières permettaient quelquefois aux accusés de prouver leur innocence par le serment. Voici quelle en, était la forme : — Vous jurez parle ciel qui est sur votre tête, par l’enfer qui est sous vos pieds, par votre part du paradis, par tout ce que Dieu fit en six jours et sept nuits, et par Dieu lui-même, que vous n’avez ni pris, ni fait prendre, ni recélé, que vous ne savez ni ne connaissez qui a pris, fait prendre ou recélé aucun des objets mentionnés dans le bill qui précède.

Note 15. — Paragraphe xxvi.

Le grade de chevalier, d’après son institution originaire, avait cette particularité qu’il n’était point accordé par le monarque, mais que celui qui en était revêtu pouvait le conférer à tout écuyer digne de cet honneur. Ce droit finit par ne plus appartenir qu’aux généraux, qui avaient coutume de créer des chevaliers bannerets après et même avant une bataille.

Note 16. — Paragraphe xxix.

Un lion blanc ou d’argent se trouvait sur les armoiries de toutes les branches de la famille Howard. On donnait souvent pour nom de guerre à un chevalier le support ou le çimier de ses armoiries. Ce fut ainsi qu’on surnomma Richard III — le Sanglier d’York.

Note 17. — Paragraphe xxx.

On peut aisément supposer que le jugement par combat singulier, particulier au système féodal, avait souvent lieu sur les frontières. En 1558, Kirkaldy de Grange combattit ainsi le frère de lord Evre, par suite d’une querelle relative à un prisonnier qu’on prétendait que ce lord avait maltraité.

Note 18. — Paragraphe xxxv.

Le personnage auquel il est fait allusion ici est un ancien ménestrel de nos frontières, nommé Rattling Roaring Willie, nom qu’il devait sans doute à ses heureuses dispositions pour la musique et pour le chant.

Note 19. — Paragraphe xxxv.

Il s’agit ici de la plus ancienne collection de réglemens relatifs aux frontières. Le 18 décembre 1468, William, comte de Douglas, convoqua les lords, les propriétaires et les habitaus les plus âgés des frontières, et leur fit prêter serment sur l’Evangile de rédiger fidèlement par écrit les statuts, ordonnances et réglemens portés par Archibald Douglas-le-Noir et son fils Archibald, pour être exécutés en temps de guerre ; après quoi il en fit jurer l’observation.