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CHANT SIXIÈME.

qui portaient ce nom. Le célèbre due de Sully en descendait, et ce nom était compté parmi les plus nobles de la France. La famille de Béthune ou Beatown, et Beaton, dans le comté de Fife, produisit trois prélats savans et illustres, le cardinal Beaton, et deux archevêques de Glascow, qui en occupèrent le siège successivement. De cette famille était descendue Jeanne Beaton, épouse de sir Walter Scott de Brankseme, lord Buccleuch. C’était une femme pleine de courage, et elle en donna des preuves en se mettant à la tête du clan de son fils après le meurtre de son mari. Elle possédait à un tel degré les talens qui étaient héréditaires dans sa famille, que les esprits superstitieux lui attribuaient des connaissances surnaturelles.

Note 9. — Paragraphe xi.

Padoue passa long-temps en Écosse pour être la principale école de nécromancie.

L’ombre d’un nécromancien est indépendante du soleil. Simon-le-Mage, dit Glycas, faisait marcher son ombre devant lui, et laissait croire au peuple que c’était un esprit qui l’accompagnait. Le vulgaire croit que, quand des savans d’une certaine classe ont fait assez de progrès dans leurs études mystiques, ils sont obligés de traverser en courant une grande salle souterraine où le diable les poursuit pour s’emparer de celui qui se trouvera le dernier, à moins que celui-ci ne coure assez vite pour qu’il ne puisse saisir que son ombre. En ce cas la personne du sage ne produit plus aucune ombre ; et ceux qui ont ainsi perdu leur ombre sont toujours reconnus pour être les meilleurs magiciens.

Note 10. — Paragraphe xii.

Le peuple en Écosse croit à l’existence d’une classe intermédiaire d’esprits qui résident dans les airs ou dans les eaux. Il attribue à leur puissance les inondations, les ouragans, et tous les phénomènes qu’il ne peut expliquer. Il suppose qu’ils se mêlent des affaires des hommes, souvent pour leur nuire, quelquefois pour leur être utiles.

Tandis que des ouvriers travaillaient aux fondations de l’église d’Old-Deer dans le comté d’Aberdeen, ils furent surpris de trouver des obstacles surnaturels qui s’opposaient à leurs travaux. Enfin ils entendirent la voix de l’Esprit du fleuve, qui ordonnait de construire l’édifice dans un autre endroit nommé Taptillery ; et on lui obéit.

Je rapporte ce conte populaire parce qu’au premier coup-d’œil l’introduction de l’Esprit des eaux et de l’Esprit des montagnes pourrait paraître peu d’accord avec le ton général du poême, et avec les superstitions du pays où la scène est placée.

Note 11. — Paragraphe xix.

Les habitans des cantons frontières suivaient la profession de maraudeurs, et les membres du clan de Buccleuch s’y distinguaient surtout.

Note 12. — Paragraphe xix.

Allusion aux armoiries des Scotts et des Kerrs. Les Kerrs de Cessford portaient sur leurs armes une tête de licorne, et les Scotts de Buccleuch avaient dans les leurs une étoile entre deux croissans.

Note 13. — Paragraphe xxi.

Les rois et les héros d’Écosse, de même que les, maraudeurs, étaient quelquefois obligés d’éviter la poursuite de chiens dressés à cette chasse. Barbour rapporte que Robert Bruce fut plus d’une fois suivi à la piste par des chiens. Il leur échappa un jour en se jetant dans une rivière, d’où il sortit en montant sur un arbre par le moyen d’unie branche qui pendait sur l’eau. Ne laissant ainsi sur la terre aucune