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LA VEILLE

DE

LA SAINT–JEAN



LA tour de Smaylho’me ou de Smalholm, qui fut le théâtre de l’anecdote suivante, est située dans le nord du Roxburgshire, au milieu d’un amas de rochers qui font partie des domaines de Hugh Scott de Harden. Cette tour est un bâtiment carré qu’environne un mur extérieur, aujourd’hui en ruines. L’enceinte de la première cour, défendue de trois côtés par un précipice et un marais, n’est accessible que du côté du couchant par un sentier creusé dans le roc. Les appartemens, comme c’est l’usage dans une forteresse d’Écosse, s’élèvent les uns au-dessus des autres, et communiquent par un escalier étroit, etc.

C’est dans cette ancienne forteresse et dans le voisinage que l’auteur a passé son enfance, et ces lieux qui lui sont chers avaient des droits aux hommages de sa muse.

La catastrophe de cette histoire est fondée sur une tradition irlandaise.


LE baron de Smaylho’me se leva avec le jour, et guida son coursier, sans s’arrêter, dans le sentier rocailleux qui conduit à Brotherstone.

Il n’allait point avec le brave Buccleuch déployer sa large bannière ; il n’allait point se réunir aux lances écossaises pour braver les flèches des Anglais.

Cependant il était revêtu de sa cotte de mailles ; son casque ornait son front, et il portait une cuirasse d’un