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LE LAI DU DERNIER MÉNESTREL

xviii.

Il ne voulait faire aucun mal au bel enfant, mais il le saisit d’un bras vigoureux pour qu’il ne pût ni s’enfuir ni se défendre, car en voyant la croix rouge il se débattait violemment. — Par saint George ! Édouard, s’écria l’archer, je crois que nous avons fait une bonne prise, car les traits et le courage de ce jeune captif annoncent qu’il est de haut lignage.

xix.

— Sans doute, je suis de haut lignage, puisque je suis le fils du brave Buccleuch ; et, si tu veux me priver de ma liberté, méchant Anglais, tu le paieras bien cher, car tu verras bientôt arriver Walter de Harden, le vaillant William Deloraine, et tous ceux qui portent le nom de Scott, depuis l’Esk jusqu’à la Tweed ; si tu ne me laisses aller, je te ferai pendre, malgré tes flèches et ton arc, et tu serviras de pâture aux corbeaux.

xx.

— Grand merci de ta bonne volonté, mon bel enfant ; mais je n’ai jamais aspiré à de si hautes destinées ; et, si tu es le Chef d’un tel clan, si tu es le fils d’un tel homme, et que tu arrives à l’âge de commander, nous pouvons nous tenir sur nos gardes, car je parie mon arc d’if contre une baguette de coudrier, que tu feras parler de toi sur les frontières. En attendant, tu voudras bien me suivre, car le brave lord Dacre sera charmé de te voir. Je crois que nous n’avons pas perdu notre temps en nous emparant du fils de ton père.

xxi.

Pendant qu’on emmenait l’enfant loin du château de Branksome, il semblait toujours y être, car le nain y jouait son rôle ; et, sous les traits du jeune Buccleuch, il mettait tout le château en désordre. Il pinçait ses compagnons, les battait, les renversait par terre ; il en tua presque quelques-uns. Il déchira la robe de soie de dame Madeleine, et tandis que Sym Hall était près de la cheminée,