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Et réunis entre eux pour la première fois,
Les Scythes vagabonds reconnaissent des lois.
A l’auteur du soleil le Perse offre un hommage,
Que l’erreur si longtemps lui fit rendre à l’ouvrage.
Des déserts libyens le farouche habitant,
Le Sarmate indocile, et l’Arabe inconstant,
Se ses sauvages mœurs adoucit la rudesse.
Corinthe se réveille, et sort de sa mollesse.
Athènes ouvrant les yeux reconnaît le pouvoir
Du Dieu qu’elle adora longtemps sans le savoir.
Mieux instruite aujourd’hui, cet autel qu’elle honore,
N’est plus enfin l’autel d’un maître qu’elle ignore.
Il est trouvé ce dieu tant cherché par Platon :
L’aréopage entier retentit de son nom.
Les Gaulois détestant les honneurs homicides,
Qu’offre à leurs dieux cruels le fer de leurs druides,
Apprennent que pour nous le ciel moins rigoureux,
Ne demanda jamais le sang d’un malheureux,
Et qu’un cœur qu’a brisé le repentir du crime,
Est aux yeux d’un dieu saint la plus sainte victime.
Tes illustres martyrs sont tes premiers trésors,
Opulente cité, la gloire de ces bords,
Où la Saône enchantée à pas lents se promène,
N’arrivant qu’à regret au Rhône qui l’entraîne.
Toi que la Seine embrasse, et qui doit à ton tour
L’enfermer dans le sein de ton vaste contour,
Ville heureuse, sur toi brille la foi naissante.
Qu’un jour tes sages rois la rendront florissante !
Sur vos têtes aussi luit cet astre divin,
Vous que baignent les flots du Danube et du Rhin ;