Page:Oeuvres de Louis Racine, T1, 1808.djvu/139

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Il vient me réchauffer par sa rapide course :
Plus tranquille et plus froid il remonte à sa source,
Et toujours s’épuisant se ranime toujours.
Les portes des canaux destinés à son cours
Ouvrent à son entrée une libre carrière,
Prêtes, s’il reculait, d’opposer leur barrière.
Est-ce moi qui préside au maintien de ces lois ?
Et pour les établir ai-je donné ma voix ?
Je les connais à peine. Une attentive adresse
M’en apprend tous les jours, et l’ordre et la sagesse.
De cet ordre secret reconnaissons l’auteur :
Fut-il jamais des lois sans un législateur ?
J’entends du libertin murmurer l’insolence.
Où sont-ils ces objets de ma reconnaissance ?
Est-ce un coteau riant ? Est-ce un riche vallon ?
Hâtons-nous d’admirer : le cruel aquilon
Va rassembler sur nous son terrible cortège,
Et la foudre et la pluie, et la grêle et la neige :
L’homme a perdu ses biens, la terre ses beautés.
Et plus loin qu’offre-t-elle à nos yeux attristés ?
Des antres, des volcans, et des mers inutiles,
Des abîmes sans fin, des montagnes stériles,