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Préface

La raison qui me démontre avec tant de clarté l’existence d’un dieu, me répond si obscurément lorsque je l’interroge sur la nature de mon âme, et garde un silence si profond quand je lui demande la cause des contrariétés qui sont en moi, qu’elle-même me fait sentir la nécessité d’une révélation, et me force à la desirer. Je cherche parmi les différentes religions, celle dont cette révélation doit être le fondement. Par le premier de tous les livres, que me donne le premier de tous les peuples, et par la suite de l’histoire du monde, je trouve à la religion chrétienne tous les caracteres de certitude que je souhaite. Plein d’admiration pour elle, je m’y soumettrois aussi-tôt, si je n’étois arrêté par l’obscurité de ses mystéres, et par la sévérité de sa morale. J’examine la foiblesse de mon esprit, et je reconnois que ma raison ne doit pas être ma seule lumiere.

J’examine mon cœur, et je reconnois que la morale chrétienne est conforme à ses besoins. J’embrasse avec joie une religion aussi aimable que respectable.

Tel est le plan de cet ouvrage, que j’ai conduit sur cette courte pensée de M. Pascal : à ceux qui ont de la répugnance pour la religion, il faut commencer par leur montrer qu’elle n’est pas contraire à la raison, ensuite qu’elle est vénérable ; après, la rendre aimable, faire souhaiter qu’elle soit vraie, montrer qu’elle est vraie, et enfin qu’elle est aimable. cette