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le bon Dieu ne l'est pas encore (notez que je dis le bon Dieu et non pas Dieu, ce qui est fort différent) 1 . Si j'avais été membre du comité municipal, j'aurais combattu cette mesure avec autant de chaleur qu'eût pu faire wn margïîïïàeT. Far *a rcusoB contraire, notre directoire feuillant n'a pas manqué d'adhérer cette fois à l'arrêté municipal. Je sais bien Îu'à Paris les inconvénients sont moindres. ie soleil de la philosophie a mûri les têtes. Mais à Paris même, comme dans les départements, le réquisitoire du patriote Manuel a le grand inconvénient de soulever contre la Constitution les prêtres constitutionnels, qui nous ont rendu de si grands services, qui ne

{>euvent voir dans un semblable arrêté que e plus sinistre présage pour leur marmite ;

t cession. » La crainte que l'effet ne suivît la menace jeta l'épouvante parmi ceux que cet acte de religion avait réunis. » L'auteur ne dit pas que la menace ait été suivie d'effet, ce qui prouve qu'il n'y eut rien de semblable. Tout ce qu'il faut en conclure, c'est qu'en 1793 même, une procession avait pu se produire extérieurement. C'est un fait peu connu, et peu en rapport avec tout ce qu'on raconte des persécutions religieuses de cette époque.

i Camille fut toujours déiste convaincu ; il dit dans le Discours de la Lanterne, et il a répété ailleurs : « Il est une religion de tous les siècles et de tous les pays, une religion qui n'appartient pas à certain peuple, à certains climats comme le christianisme, mais une religion qui est répandue chez tous les peuples, une religion innée. C'est celle qu'ont conservée dans sa pureté les hommes éclairés et les sages... Sa foi est de croire en Dieu ; sa charité, d'aimer les hommes comme des frères ; son espérance est celle d'une autre vie. Cette religion ne procurera jamais des extases comme celle de sainte Thé-