Page:Oeuvres de Camille Desmoulins - Tome 1.djvu/69

Cette page n’a pas encore été corrigée
— 63 —

Mais, ce qui passe tout, dans la bouche de Camille, c'est le reproche adressé à Brissot, d'avoir compromis (toujours à dessein), la cause de la liberté en se disant républicain :

« Etait-ce d'une bonne politique, lorsque la France avait été décrétée une monarchie, lorsque le nom de république effarouchait les neuf dixièmes de la nation, lorsque ceux qui passaient pour les plus fougueux démocrates, Loustalot, Robespierre, Carra, Fréron, Danton, moi, Marat lui-même, s'étaient interdit de prononcer ce mot ; était-il d'une bonne politique, à vous, Brissot, d'affecter de vous parer du nom de républicain, de timbrer toutes vos feuilles de ce mot : République, de faire croire que telle était l'opinion des Jacobins, et d'autoriser les calomnies et la haine de tous ses ennemis. »

De sorte que, ce serait lui, Camille, et les Jacobins ou Cordeliers aux noms colorés cités par lui, qui seraient les modérés, les prudents, les gens asservis à la Constitution ; et ce serait Brissot, qui serait l'exagéré, l'énergumène, ï enragé ? Il est vrai que, selon lui, Brissot parla a pour but de servir Lafayette. Mais ce qui est très vrai, c'est qu'alors Brissot était, relativementauxautres révolutionnaires,

prochera à Danton d'avoir été payé par la cour pour provoquer cette pétition : toujours les mêmes calomnies servant à divers usages. (Voir le n° 18 du Bulletin du tribunal révolutionnaire.)