Page:Oeuvres de Camille Desmoulins - Tome 1.djvu/64

Cette page n’a pas encore été corrigée
— 58 —

hors de lui, et lui dicta le violent et célèbre pamphlet : « Brissot démasqué. »

On va voir quelle petite cause provoqua une explosion si terrible.

Une espèce de consultation, signée Ca~ mille Desmoulins, homme de loi, et affichée selon l'usage d'alors, contestait, au point de vue de la légalité, le droit que le tribunal de police correctionnelle s'était arrogé d'envoyer à Bicêtre et à la Salpêtrière deux individus, le sieur Dithurbide et la dame Beffroy, condamnés à quelques mois de prison en application de la loi sur le-s maisons de jeu. « On montrera l'innocence des accusés, » dit Camille Desmoulins : mais, ce qu'il déclare contraire à la loi, c'est, « attendu qu'il y a appel et offre de caution, » d'avoir envoyé les accusés dans une maison de force, et non dans une maison d'arrêt, pour attendre le second jugement. Il termine par quelques réflexions sur l'injustice qu'il y aurait à assimiler par un jugement infamant le vice et le crime, le jeu et le vol. Tout cela n'a rien qui semble devoir trop échauffer les têtes.

Mais à ce propos, le Patriote français publie un article violent, dont Camille cite un extrait en tête de sa réponse : on déclare, en termes insultants, que le placard, dont il a sali les murailles, contient une scandaleuse apologie des jeux de hasard (ce qui est un