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NOTES DE CAMILLE DESMOULINS
SUR LE
RAPPORT DE SAINT-JUST


Si je pouvais imprimer à mon tour, si on ne m’avait pas mis au secret ; si on avait levé mes scellés, et que j’eusse le papier nécessaire pour établir ma défense ; si on me laissait seulement deux jours pour faire un numéro sept, comme je confondrais M. le chevalier Saint-Just ! Comme je le convaincrais de la plus atroce calomnie ! Mais Saint-Just écrit à loisir dans son bain, dans son boudoir ; il médite pendant quinze jours mon assassinat ; et moi je n’ai point où poser mon écritoire, je n’ai que quelques heures pour défendre ma vie. Qu’est-ce autre chose que le duel de l’empereur Commode, qui, armé d’une excellente lame, forçait son ennemi à se battre avec un simple fleuret garni de liége ?

Mais il y a une Providence, une Providence pour les patriotes, et déjà je mourrai content ; la République est sauvée. Une affaire étrangère, mais qu’on avait liée à la nôtre pour nous perdre par un événement im-