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çante, la plus ancienne et l’aïeule de nos cités ? Que d’efforts faisaient les plus grands ministres des Grecs pour accrocher leur ville de l’état florissant de Lyon, aujourd’hui : « Les étrangers, dit la loi de Solon, qui viendront se fixer à Athènes avec toute leur famille pour y établir un métier ou une fabrique, seront dès cet instant élevés à la dignité de citoyens. » C’était pour attirer la multitude dans un endroit et y faire naître le commerce que les Grecs instituaient des courses de chevaux et de chars, proposaient des couronnes aux athlètes, aux musiciens, aux poëtes, aux peintres, aux acteurs et même aux prêtresses de Vénus qu’ils appelaient les conservatrices des villes, lorsqu’elles n’en étaient pas devenues le plus grand fléau, comme depuis Christophe Colomb, en Europe, où on peut dire qu’elles exercent une profession inconnue à l’antiquité, le métier de la peste. De même on vit bien à Rome, les dictateurs confisquer les villes les plus considérables d’Italie, qu’ils vendaient à l’encan au profit de leurs soldats, comme Sylla, Florence, et Octave, Mantoue et Crémone, mais ils ne les rasaient pas ; s’il leur arrive de réduire Pérouse et Nursie en cendres, du moins la rapidité des flammes était à leur colère l’odieux d’une si longue durée que celle de Collot contre Lyon. Quand on lit le rapport de Barère sur ce projet de décret et l’enthousiasme