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grâces de son esprit et la fermeté de son caractère.

Madame Roland, cette femme énergique, n'est pas l'idéal de la femme du patriote. Elle est de celles qui anéantissent leur mari ; Lucile au contraire, douce, aimante, toujours prompte à calmer les patriotiques douleurs de son mari, lui laissera le soin de régler luimême sa vie publique ; sa place est près du foyer. C'est là qu'après les tragiques épreuves, Camille viendra toujours chercher la paix, près de sa femme et de son petit Horace ; c'est là qu'il trouvera toujours une amie dévouée et compatissante, qui pansera ses blessures, sans tenter jamais de lui faire déserter le poste où son devoir l'appelle : haute et généreuse tendresse, qui met, avant toute chose, l'honneur de l'être aimé ! Un seul moment, Lucile paraîtradans la vie publique ; ce sera pour sauver Camille prêt à périr, et, ne pouvant le sauver, pour le suivre à l'échafaud.

C'est là, ce semble, le moment heureux de la vie de ce jeune homme ; il le croit, il le dit, il le répète... et peu de temps après commencent pour lui les rudes épreuves et la mêlée sanglante.

de la Convention, et où il se Tait dire par son interlocuteur : « Fous n'êtes pas un joli garçon. — Tant s'en faut ! » répond-il modestement, et, à en juger par se3 portraits, il est à croire que, s'il ne se flattait pas, il se rendait au moins justice.