Page:Oeuvres de Camille Desmoulins - Tome 1.djvu/513

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 123 —

du reproche d’athéisme. Il distingue sa constitution des excès inséparables d’une révolution : il ajoute que la nation a renoncé, par des décrets solennels, à se mêler du gouvernement des autres États ; il défie tous les philosophes de ne pas sanctionner notre Déclaration des droits, et finit par présenter, comme la base et la pierre angulaire de notre République, cette maxime sublime : « Ne fais pas à autrui ce que tu ne veux pas qu’on te fasse. »

L’opposition, dans la chambre des communes, n’y parle pas de nous avec moins de respect et d’éloges. « Nous sommes vaincus partout, dit M. Courtenay, tandis que les Français déploient une énergie et un courage digne des Grecs et des Romains. À la bouche du canon, ils chantent leurs hymnes républicains. L’empereur et le roi de Prusse, avec tous leurs fameux généraux, et leurs troupes si bien aguerries, n’ont pu battre le général Hoche qui n’était pourtant qu’un simple sergent, peu de temps avant d’avoir pris le commandement. »

Si la louange qui plaît le plus est celle d’un ennemi, ces discours ont de quoi flatter nos oreilles. C’est ainsi que des hommes, que quelques républicains d’outre-mer, font en plein parlement la satire de leur nation et l’éloge de ceux qui lui font la guerre ; et nous, au fort de la liberté et de la démocratie, nous