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écrits et la pensée. Marat s’exprimait ainsi : « Un républicain, Bourdon de l’Oise, osa dire sa pensée tout entière et montrer une âme républicaine. » Robespierre fit preuve d’un grand caractère, il y a quelques années à la tribune des Jacobins, un jour que dans un moment de violente défaveur il se cramponna à la tribune et s’écria qu’il fallait l’y assassiner ou l’entendre, mais toi, tu fus un esclave et lui un despote, le jour que tu souffris qu’il te coupât si brusquement la parole dès ton premier mot : Brûler n’est pas répondre ! et que tu ne poursuivis pas opiniâtrement ta justification. Représentant du peuple, oserais-tu parler aujourd’hui au premier commis de la guerre aussi courageusement que tu le faisais il y a quatre ans à Saint-Priest, à Mirabeau, à Lafayette, à Capet lui-même ? Nous n’avons jamais été si esclaves que depuis que nous sommes républicains, si rampant ! que depuis que nous avons le chapeau sur la tête.]

« En France, dit Stanhope dans la chambre haute, les ministres parlent, écrivent, agissent toujours en présence de la guillotine. Il serait à souhaiter que nos ministres eussent cette crainte salutaire, ils ne nous tromperaient pas si grossièrement.

« On nous dit que les troupes françaises sont sans habits, et ce sont les mieux habillées de l’Europe.