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bonheur va soulever contre lui parmi ses chers compatriotes de Picardie :

« De grâce, n'allez pas faire sonner cela trop haut... N'attirez pas la haine de nos envieux par ces nouvelles, et, comme moi, renfermez votre joie dans votre cœur, ou épanchez-la tout au plus dans le sein de ma chère mère, de mes frères et sœurs . Je suis maintenant en état de venir à votre secours, et c'est là une grande partie de ma joie... »

Etcomme le consentement de M. Desmoulins tarde à venir, Camille s'en plaint doucement à son père dans une autre lettre, et lui demande avec anxiété s'il aurait opposé à son mariage un veto absolu ou un veto suspensif. Mais ce consentement arriva bientôt, et le mariage fut célébré avant la fin du mois. Camille voulut être marié par son ancien principal au collège Louis-le-Grand, l'abbé Bérardier. Celui-ci était devenu membre de l'Assemblée nationale . et s'était toujours montré fort opposé aux opinions de Camille, surtout à ses opinions religieuses. Il voulut profiter de ce passage où il est pas aisé d'échapper aux gens d'église, pour exiger de son ancien élève de ne plus toucher à l'arche sainte : Camille raconte ainsi dans son journal cet espèce de guet-apens j

« Vous ne devineriez jamais que le serment le plus sacré de la vie, sauf la religion