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vembre 1789, cessèrent de paraître le 25 juillet 1791.

Dans cet intervalle, rempli de tant de colères et d'enthousiasmes, agité par ces passions politiques, dont les joies fiévreuses épuisent l'âme tout aussi bien que les douleurs, Camille avait trouvé le bonheur et le calme domestique dans son union, longtemps rêvée, avec Lucile Duplessis, fille d'un premier commis des finances. Laissons-le raconter lui-même les détails de son mariage, dans une lettre à son père :

« Aujourd'hui, Il décembre (1790), je me vois au comble de mes vœux. Le bonheur pour moi s'est fait longtemps attendre, mais enfin il est arrivé, et je suis heureux autant

Ïi'on peut l'être sur la terre. Cette charmante ucile dont je vous ai tant parlé, que j'aime depuis huit ans, enfin ses parents me la donnent, et elle ne refuse pas. Tout à l'heure sa mère vient de m'apprendre cette nouvelle en pleurant de joie... Quand sa mère me l'a eu donnée, il n'y a qu'un moment, elle m'a conduit dans sa chambre ; j e me jette aux genoux de Lucile ; surpris de l'entendre rire, je lève les yeux, les siens n'était pas en meilleur état que les miens ; elle était tout en larmes, elle pleurait abondamment, et cependant elle riait encore. Jamais je n'ai vu de spectacle aussi ravissant. »

Et Camille ajoute, songeant à l'envie que son