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grand livre, au sortir de la Convention, et trouvant sur les feuillets zéro, comme le 21 septembre 1792, était forcée de me rendre cette justice :

Jean s’en alla comme il était venu,

toutefois cejourd’hui 24 nivôse, considérant que Fabre d’Églantine, l’inventeur du nouveau calendrier, vient d’être envoyé au Luxembourg, avant d’avoir vu le quatrième mois de son annuaire républicain ; considérant l’instabilité de l’opinion, et voulant profiter du moment où j’ai encore de l’encre, des plumes et du papier, et les deux pieds sur les chenets, pour mettre ordre à ma réputation, et fermer la bouche à tous les calomniateurs, passés, présents et à venir, je vais publier ma profession de foi politique, et les articles de la religion dans laquelle j’ai vécu et je mourrai, soit d’un boulet, soit d’un stylet, soit dans mon lit, soit de la mort des philosophes, comme dit le compère Mathieu.

On a prétendu que ma plus douce étude était de charmer les soucis des aristocrates, au coin de leur feu, dans les longues soirées d’hiver, et que c’était pour verser sur leurs plaies l’huile du Samaritain, que j’avais entrepris ce journal aux frais de Pitt. La meilleure réponse, c’est de publier le Credo politique du Vieux Cordelier, et je fais juge tout