Page:Oeuvres de Camille Desmoulins - Tome 1.djvu/473

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 83 —

naire qui a dit, avant Barère, qu’il fallait arrêter comme suspects tous ceux qui ne se réjouissaient pas de la prise de Toulon. Celui-là est un révolutionnaire qui a dit, comme Robespierre, et en termes non moins forts : « S’il fallait choisir entre l’exagération du patriotisme et le marasme du modérantisme, il n’y aurait pas à balancer. » Celui-là est un révolutionnaire qui a avancé comme une des premières maximes de la politique, que, « dans le maniement des grandes affaires, il était triste, mais inévitable de s’écarter des règles austères de la morale. » No 1. Celui-là est révolutionnaire qui est « allé aussi loin que Marat en révolution, mais qui a dit qu’au delà de ses motions, et des bornes qu’il a posées, il fallait écrire comme les géographes de l’antiquité, à l’extrémité de leurs cartes : au-delà, il n’y a plus de cités, plus d’habitations : il n’y a que des déserts ou des sauvages, des glaces ou des volcans. » No 2. Celui-là est révolutionnaire qui a dit que « le comité de salut public avait eu besoin de se servir, pour un moment, de la jurisprudence des despotes, et de jeter sur la Déclaration des droits un voile de gaze, il est vrai, et transparent. » Celui-là est révolutionnaire, enfin, qui a écrit les premières et les dernières pages du numéro III ; mais il est fâcheux que les journalistes, parmi lesquels j’ai reconnu pourtant de la bienveil-