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patriote qui a un peu de mémoire et qui réfléchit, quand parce que j’ai, dans mon journal, réclamé la liberté de la presse pour les écrivains, la liberté des opinions pour les députés, c’est-à-dire, les premiers principes de la Déclaration des droits, il a vu Hébert jeter les hauts cris contre moi, lui, cet effronté ambitieux, qui au moment où un enchaînement de victoires ne ralentissait pas le mouvement révolutionnaire, au moment où la nécessité des mesures révolutionnaires était sentie de tous les patriotes il y a deux mois, a osé, dans sa feuille, réclamer la Constitution, et demander qu’on organisât le conseil exécutif, aux termes de l’acte constitutionnel, parce qu’il lui semblait qu’il ne pouvait manquer que d’être un des vingt-quatre membres !

Que tu aies reçu de Bouchotte, en un seul jour, au mois d’octobre, soixante mille francs pour crier dans ta feuille aux quatre coins de la France : Psaphon est un Dieu, et pour calomnier Danton, c’est la moindre de tes infamies. Tes numéros, et tes contradictions à la main, je suis prêt à prouver que tu es un avilisseur du peuple français et de la Convention, et un scélérat, déjà aux yeux des patriotes et des clairvoyants, non moins démasqué que Brissot dont les agents de Pitt t’avaient fait le continuateur, et entrepreneur de contre-révolution par un autre extrême, lorsque Pitt, Calonné et Luchésini, voyant les giron-