Page:Oeuvres de Camille Desmoulins - Tome 1.djvu/454

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 64 —

m’accusent de peccadilles, et je gage que, dans leur vie, vous trouverez de semblables erreurs, de ces erreurs lourdes que je ne leur ai pourtant jamais reprochées, par amour de la concorde et de l’union, moi qu’on accuse de noircir les patriotes. Je vous rends aussi justice, Barère ; j’aime votre talent, vos services, et je proclame aussi votre patriotisme ; quant à vos torts, Robespierre vous en a donné l’absolution, et je ne suis point appelant, comme M. Nicolas, du jugement de Robespierre. Mais quel est le reptile si rampant, qui, lorsqu’on lui marche dessus, ne se relève et ne morde ? Et la République ne peut pas exiger de moi de tendre l’autre joue.

Tout cela n’est qu’une querelle de ménage avec mes amis les patriotes Collot et Barère ; mais je vais être à mon tour b… en colère contre le Père Duchesne qui m’appelle « un misérable intrigailleur, un viédase à mener à la guillotine, un conspirateur qui veut qu’on ouvre toutes les prisons pour en faire une nouvelle Vendée ; un endormeur payé par Pitt, un bourriquet à longues oreilles. Attends-moi, Hébert ; je suis à toi dans un moment. » Ici ce n’est pas avec des injures grossières et des mots que je vais t’attaquer, c’est avec des faits. Je vais te démasquer comme j’ai démasqué Brissot, et faire la société juge entre toi et moi.

Le rayon d’espérance que j’ai fait luire au