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jour-là même, me trouvant à dîner avec lui, je lui avais dit : « Voilà les hommes vraiment suspects ; voilà ceux à l’arrestation desquels je serais le premier à applaudir, ceux que cette conquête de Toulon a attristés ou seulement laissés tout de glace, et non pas, comme je l’ai lu dans une certaine dénonciation, M. tel, parce qu’il est logé luxurieusement. »

Que pensera le lecteur impartial de voir Barère, je ne dis pas s’emparer de mon idée, et s’en faire honneur à la tribune de la Convention, mais à ce plagiat joindre la petite malice de publier à la tribune que je n’admettais point de gens suspects. Si Barère m’avait cité, si au moins il avait dit que je partageais son opinion, les républicains les plus soupçonneux auraient vu que moi aussi je voulais des maisons de suspicion, et que je ne différais d’opinion que sur le signalement des suspects. Mais je le vois, Barère a craint la grande colère du Père Duchesne, et la dénonciation itérative de M. de Vieux-Sac, et, dans son rapport, il a ouvert la main toute entière pour la satire, et le petit doigt seulement pour l’éloge.

Où les diviseurs de la montagne veulent-ils nous mener, par les calomnies qu’ils chuchotent aux oreilles des patriotes ? Quelle est cette perfidie de s’accrocher à une phrase de mon numéro 4, de la détacher de l’amende-