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j’ai défendu à Desenne de le réimprimer, au moins sans le cartonner.

Comme le comité de salut public n’a pas dédaigné de réfuter mon numéro 4, pour éclairer tout à fait sa religion, je lui dois le rétablissement d’un fait, sur lequel son rapporteur a altéré Thucydide : j’en demande pardon à Barère.

Mais assurément qu’Athènes ne jouissait pas d’une paix profonde, quand Thrasybule fit prononcer dans l’assemblée générale du peuple que personne ne serait inquiété ni poursuivi, hors les trente tyrans. Ces trente tyrans étaient à peu près à la population d’Athènes, qui ne se composait guère que de vingt mille citoyens, comme nos aristocrates prononcés sont à notre population de vingt-cinq millions d’hommes. L’histoire dit positivement que ce sage décret mit fin aux dissensions civiles, réunit tous les esprits, et valut à Thrasybule le surnom de restaurateur de la paix.

Au reste, Barère a terminé une critique amère de l’ouvrage par un hommage public au patriotisme de l’auteur. Mais dans sa nomenclature des gens suspects, et à l’occasion de sa remarque judicieuse que ceux-là l’étaient véritablement qui, au lieu de ressentir de la joie de la prise de Toulon, présentaient une mine allongée, Barère pouvait me rendre un autre témoignage. Il aurait pu dire que, ce