Est-il donc possible qu’on ait dirigé contre moi un rapport dont le décret présentait absolument mes conclusions ? C’était tellement mes conclusions, que Robespierre a fait passer à l’ordre du jour sur ce projet de décret, comme ressemblant trop à mon comité de clémence. Convenez, mes chers collègues, que j’ai eu du moins le courage d’ouvrir là une discussion grande et que l’honneur de l’Assemblée nationale demandait qu’elle abordât. J’aurai eu le mérite d’avoir fait luire le premier un rayon d’espoir aux patriotes détenus. Les maisons de suspicion ne ressembleront plus jusqu’à la paix à l’enfer de Dante où il n’y a point d’espérance. N’eussé-je fait que ce bien, je méritais de Barère plus de ménagements, et qu’il ne frappât point si fort. Au demeurant, le plus grand honneur qu’on pût faire à mon journal était assurément cette censure du comité de salut public, et le décret qui en ordonne l’insertion au bulletin. C’est donner à ma plume une grande importance. Un jour, la postérité jugera entre les suspects de Barère et les suspects de Tacite. Provisoirement les patriotes vont être contents de moi ; car, après cette censure solennelle du comité du salut public, j’ai fait, comme Fénelon, montant en chaire pour publier le bref du pape, qui condamnait les Maximes des Saints, et les lacérant lui-même, je suis prêt à brûler mon numéro 3 ; et déjà