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cité partout une nuée de rivaux à la Convention, et qu’il n’y ait aujourd’hui, en France, que les douze cent mille soldats de nos armées, qui, fort heureusement, ne fassent pas de lois ; car les commissaires de la Convention font des lois ; les départements, les districts, les municipalités, les sections, les comités révolutionnaires font des lois ; et, Dieu me pardonne, je crois que les sociétés fraternelles en font aussi : malgré, dis-je, tous les efforts que Pitt a faits pour rendre notre République odieuse à l’Europe ; pour donner des armes au parti ministériel contre le parti de l’opposition, à la rentrée du parlement ; en un mot, pour réfuter le manifeste sublime de Robespierre[1]. Malgré tant de guinées, qu’on me cite, disait Danton, un seul homme, fortement prononcé dans la Révolution, et en faveur de la République, qui ait été condamné à mort par le tribunal révolutionnaire ? Le tribunal révolutionnaire, de Paris du moins, quand il a vu des faux témoins se glisser dans

  1. C’est avec de tels écrits qu’on vengerait l’honneur de la République, et qu’on débaucherait leurs peuples et leurs armées, aux despotes, bientôt réduits à la garde des nobles et des prêtres, leurs satellites naturels, si les ultra révolutionnaires et les bonnets rouges de Brissot et de Dumouriez ne gâtaient une si belle cause et ne fournissaient malheureusement à Pitt des faits pour répondre é ces belles paroles de Robespierre.
    (Note de Desmoulins.)