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de la Vendée est détruit, » et que l’adroit Lucchesini, pour le consoler, lui aura dit : « Héros invincible, j’imagine une ressource ; laissez-moi faire. Je paierai quelques prêtres pour se dire charlatans ; j’enflammerai le patriotisme des autres, pour faire une pareille déclaration. Il y a, à Paris, deux fameux patriotes qui seront très propres, par leurs talents, leur exagération, et leur système religieux bien connu, à nous seconder, et à recevoir nos impressions. Il n’est question que de faire agir nos amis, en France, auprès des deux grands philosophes, Anacharsis et Anaxagoras, de mettre en mouvement leur bile, et d’éblouir leur civisme par la riche conquête des sacristies. » J’espère que Chaumette ne se plaindra pas de ce numéro, et le marquis de Lucchesini ne peut parler de lui en termes plus honorables. « Anacharsis et Anaxagoras croiront pousser à la roue de la raison, tandis que ce sera à celle de la contre-révolution ; et bientôt, au lieu de laisser mourir en France, de vieillesse et d’inanition, le papisme, prêt à rendre le dernier soupir sans procurer à nos ennemis aucun avantage, puisque le trésor des sacristies ne pouvait échapper à Cambon, par la persécution et l’intolérance contre ceux qui voudraient messer et être messes, je vous réponds de faire passer force recrues constitutionnelles à Lescure et à la Roche-Jacquelin. »