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lui appartenaient ; parce que son éducation aurait tellement dépravé son naturel, qu’il n’aurait pu faire autre chose que ce métier de voleur ? Sera-ce une raison pour que les trahisons d’un roi demeurent impunies, parce qu’il ne pouvait être qu’un traître, et pour ne point donner l’exemple aux nations d’abattre cet arbre, parce qu’il ne pouvait porter que des poisons ?

En deux mots, par la déclaration des droits, par ce code éternel, immuable, ce code provisoire de toutes les sociétés jusqu’à leur entière organisation, jusqu’à ce que des lois particulières aient dérogé à ses lois générales et dont le peuple français a adopté avec transport et rétabli dans toute leur pureté les articles effacés par la rouille des siècles, par cet article qu’il a consacré comme la base de sa Constitution : « Que la loi est la même pour tous, soit qu’elle punisse, soit qu’elle protége, » Louis XVI dépouillé de son inviolabilité chimérique, ne saurait être regardé que comme un conspirateur qui, poursuivi par le peuple le 10 août sur la commune renommée, est venu chercher un asile au milieu de nous, et au pied du trône et de la souveraineté nationale, dont la maison a été trouvée pleine de pièces de convictions de ses complots et de ses forfaits, que nous avons mis en état d’arrestation et écroué au Temple, et qu’il ne nous reste plus qu’à juger.