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périr, plus glorieusement et plus utilement, ne nous manqueront pas. »

En effet, il ne se trompait pas, les occasions bientôt se présentèrent, et c’était bien à Sanson que sa tête était réservée.

Cette République, qui devait le dévorer, il l’appelle de tous ses vœux dès le premier numéro des Révolutions de Brabant :

« Ne vous y trompez pas, le problème des grandes républiques est résolu. Le bon sens du manœuvre et du journalier m’étonne tous les jours de plus en plus ; le faubourg SaintAntoine croit en sagesse, nous marchons à grands pas vers la république. Déjà les démocrates sont le plus grand nombre : mais ils aiment trop leur patrie pour la livrer aux horreurs d’une guerre civile ; attendez quelques années, et la raison triomphera sans effusion de 6ang. »

C’est cette espérance constante, qui établit une sorte d’unité au milieu des variations apparentes et des mobilités de jugement de Camille Desmoulins : sur ce point, et cela est essentiel, il ne change pas ; on aperçoit même, dès le début, le germe île la scission terrible qui s’établira plus tard entre Desmoulins, et la partie Spartiate de la Montagne. La République, que rêva toujours Desmoulins, est une société libre, embellie parles arts, les fêtes et les plaisirs Voici un passage, où il réfute