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leur dernière volonté ; ce qui est, en propres termes, la motion du Palais-Royal. Il est vrai qu’il y a eu des contrefaçons.

Les défenseurs du veto à Versailles s’appuient encore de leur prétendue majorité. La Lanterne va relever ici une grande erreur ; et l’observation qu’elle soumet au jugement du Palais-Royal, son district favori, est d’une telle importance, qu’elle élimine elle seule de l’Assemblée nationale au moins cinq cents ennemis de la raison et de l’optimisme.

Nous n’avons plus d’États généraux qui faisaient des doléances ; nous avons une Assemblée nationale qui fait des lois. Une telle assemblée ne peut être composée que des représentants de la nation, et la Lanterne ne reconnaît pour ses représentants que les six cents députés des communes. Il est évident que les six cents autres membres sont députés, non de la nation, mais du clergé et de la noblesse. Le clergé et la noblesse n’ont pas plus le droit d’envoyer six cents députés à Versailles, que n’en aurait la magistrature ou toute autre corporation. Voilà donc six cents membres de l’Assemblée nationale qu’il faut renvoyer dans les galeries. Comme tous les citoyens sont égaux et ont droit de concourir à la Constitution, il serait injuste que la noblesse et le clergé ne fussent pas représentés. Il faut qu’ils aient leurs députés dans la même proportion que le reste des citoyens, un par